#35 Que s'est-il passé ?!

Janvier 2016

Sans prévenir, sans rien voir venir, je me suis retirée du monde et de la civilisation. Je me suis bâtie un enfer avec quelques coins de soleil pour les moments où j'avais mon fils.

Je ne me sentais pas particulièrement déprimée, mes jours paraissaient normaux ! Ennuyeux et pénibles certes, mais comme la vie peut l'être aussi parfois.

Sauf que, petit à petit, j'ai glissé un filtre sur ma vision des choses. Un filtre noir, grave, pessimiste et négatif (rien que ça...).

Au commencement de cette période infernale j'ai eu cette forme de démotivation concernant toute forme d'activité physique, sociale et créative. 

La moindre activité paraissait insurmontable, infaisable, longue et pénible. Je faisais le strict nécessaire en me forçant +++. Je m'en rendais compte mais je mettais ça sur le compte de la fatigue, de la nuit qui tombe vite, du stress...

A mon avis, j'ai traversé une période de déprime, voire de dépression peut-être ? Je ne sais pas si les symptômes sont ceux-là, mais néanmoins, je l'ai vécu et j'en suis sortie !

Bref, il y avait même des jours où je ne me lavais pas pour sortir. La vaisselle traînait dans l'évier et le ménage laissait à désirer... Mes relations sociales se dégradaient, je ne voyait que le mal partout, que des gens superficiels, que des ragots, que des critiques que je prenais pour moi évidemment. J'avais beau essayer de discuter, que ce soit avec des collègues, des amis ou de la famille, je ne me sentais pas à l'aise, j'avais l'impression d'être jugée et de ne raconter que des âneries. J'avais le sentiment d'être inférieure.

Durant ce mois de janvier, j'ai appris que mon ex, le petit jeune (V. rappelez-vous), avait refait sa vie et trouvé une jolie blondinette de son âge. Par le biais de Facebook, je l'espionnais et j'espionnais aussi la page de sa chérie dans l'espoir de les voir se déchirer. Mais que nenni ! Ils filaient le parfait amour, et elle a été très bien acceptée par sa belle-famille, contrairement à moi. 

Dur épreuve donc, car moi j'étais seule et mal dans ma peau.

Toujours durant ce mois de janvier, mon père est tombé gravement malade. 

J'avais coupé le contact avec lui depuis 3 ans suite à ses problèmes d'alcool. Et ses problèmes ont empiré...A tel point que son pronostic était engagé.

Mon frère qui avait repris contact avec lui pour la naissance de son fils en septembre, m'a fait part de la situation. Nous allions perdre notre père. Et je ne lui avait pas parlé depuis plusieurs années.

J'ai donc ouvert la porte de ma grotte, j'ai pris le téléphone et je l'ai appelé.

Un moment très intense, mais durant lequel j'ai pu me rendre compte de la gravité de la situation. Ni une ni deux, j'ai contacté le Samu pour le faire hospitaliser d'urgence. 

Le lendemain, j'étais là, sur le parking des ambulances, pour l'accueillir lors de son admission aux urgences de l'hôpital.

Des retrouvailles vraiment très émouvantes.

J'étais accompagnée du père de mon fils, qui était là aussi pour sa chimiothérapie...Oui ma vie est loin d'être simple, je ne suis pas étonnée finalement de ce passage à vide.

Enfin quoiqu'il en soit, la grotte est ouverte, et c'est là que tout commence.